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L’Ortie, la vieille dame de la phytothérapie

J’ai présenté l‘Ortie dioïque comme sujet de mémoire en 2003

Voici deux extraits :

 

 

Introduction

 

Depuis toujours l’ortie a été une compagne fidèle de l’homme : elle fut certainement l’un des premiers légumes consommé. Très goûteuse une fois cuite, elle est en effet le prototype même de la plante sauvage culinaire. De nombreuses herbes sauvages peuvent se retrouver dans nos plats, mais rares sont celles que l’on trouve en aussi abondante quantité et pouvant remplir la fonction d’un légume à part entière. A l’heure ou l’on parle tant de la santé par l’alimentation, nous allons étudier les avantages d’un retour de l’ortie.

Considérée comme une redoutable mauvaise herbe, l’ortie est peu soupçonnée d’être aussi une grande plante médicinale. Pourtant, elle n’a jamais vraiment été oubliée des phytothérapeutes, qui utilisent les vertus revitalisante et régénérante de ses parties aériennes, et depuis quelques décennies, utilisent ses racines à des fins urologiques.

De plus, peu de disciplines échappent à ses compétences et elle rend de nombreux services : fourrage, protection phytosanitaire, industrie textile font aussi parti de ses atouts. C’est certainement pour tout cela qu’elle refait aujourd’hui parler d’elle.

 

L’ortie est au centre d’un véritable écosystème : pour en savoir plus, se reporter à l’Appendice, usages agricoles.

L’ortie marque, par sa présence, les lieux où l’homme vit ou a vécu. C’est une bonne indicatrice lorsque l’on essaie de retracer l’histoire des hommes à travers le paysage. Elle s’implante après leur passage, comme pour nettoyer les lieux. Elle a en effet comme spécificité de végétabiliser le fer, et d’absorber les polluants divers du sol.

L’ortie pousse souvent en compagnie de végétaux qui ont les mêmes exigences qu’elle : chénopode, rumex, amarante, mauve, bardane, mercuriale, sureau, etc…

En phytothérapie, les parties utilisées sont les parties aériennes : feuilles, tiges et fruits, et les racines, mais pour des indications différentes.

 

Conclusion

 

En phytothérapie, les parties utilisées de l’ortie dioïque sont les parties aériennes : feuilles, tiges et fruits, et les racines, mais pour des indications différentes.

1) Les parties aériennes, qui possèdent de nombreux et riches constituants (chlorophylle, flavonoïdes, acides aminés, calcium, silicium, fer, nombreux oligo-éléments et vitamines…) sont employées à des fins reminéralisatrices, diurétiques et anti-inflammatoires. Elles sont ainsi utilisées comme adjuvant dans le traitement des états rhumatismaux (arthrite, rhumatisme articulaire…) et des maladies inflammatoires des voies urinaires. Son action diurétique sur les oedèmes faibles et moyens a été montré.

Pour les mêmes raisons (richesse des constituants) ainsi que pour leurs propriétés antioxydantes, les parties aériennes de l’ortie sont utiles dans les cas d’asthénie. Leur action dépurative est par ailleurs mise à profit dans les états séborrhéiques de la peau.

Cette richesse particulière en sels minéraux, calcium et silicium organique nous permet de supposer une indication dans la prévention de l’ostéoporose.

2) Quant aux racines d’ortie, elles ont fait l’objet de recherches au cours des années 1980, notamment en Allemagne, qui ont permis de montrer des effets thérapeutiques particulièrement positifs sur les congestions et les désordres mictionnels associés à l’hypertrophie bénigne de la prostate.

 

L’ortie s’avère donc une plante thérapeutique de valeur. Etant présente en abondante quantité, la population vieillissante des pays occidentaux devraient la redécouvrir, et utiliser ce moyen accessible de prévenir nombre de pathologies dégénératives dues à l’âge.  

 

Usage culinaire

 

Les jeunes pousses (on peut couper l’ortie deux ou trois fois dans un été) s’utilisent classiquement pour préparer de la soupe, mais on peut les employer aussi bien pour la préparation de soufflés, de gratins, tartes, quiches, purées, crêpes et gelées. Pour apprécier leur fine saveur, on peut les cuire légèrement à la vapeur et les servir avec un filet d’huile d’olive ou du beurre frais et une pincée de sel.

Elle a un goût velouté mais cependant âpre. Il faut préférer les pousses d’ombre, plus délicates. L’ortie brûlante aurait un goût plus fin.

D’après François Couplan, sa valeur nutritionnelle est : 82 calories, 8% de protides, 1% de lipides, 9% de glucides, 3% de cellulose et 79% d’eau [37].

On peut trouver de nombreuses recettes dans les ouvrages suivants :
1) L’ortie, une amie qui vous veut du bien, encyclopédie d’utovie, Moutsie
2) Les secrets de l’ortie, Compagnon Végétal, Bernard Bertrand

 

La fête de l’Ortie

Au vue de ses multiples usages, l’ortie est à nouveau à l’honneur dans nos campagnes : ici et là ont été créé des « fêtes de l’ortie » [35]. Pour connaître les lieux et dates, il faut se rapprocher de l’association « les amies de l’ortie », basée à la Haye du Routot dans l’Eure (27) : 02 32 57 35 74 ; celle-ci a d’ailleurs participée en 1995 à la création de la confrérie « Les amis de l’ortie » ! Des stages et des conférences sont également organisées par l’association « L’ORTIE » 8 rue Blaise Pascal 33800 Bordeaux.

 

 

 

Actualité qui vaut son piquant : le purin d’ortie est hors la loi !  : http://www.passerelleco.info/article.php3?id_article=133

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