La stevia (Stevia Rebaudiana Bertoni) est une herbe aromatique édulcorante de la famille des Astéracées (grande pourvoyeuse de plantes médicinales : camomille, souci, chardon-marie, pissenlit, échinacée, etc…). Originaire des régions sub-tropicales, semi-arides et plutôt montagneuses d’Amérique du sud, elle était utilisée par les amérindiens Guarani du Paraguay qui l’appelaient ka’a he’ê (« l’herbe sucrée ») comme édulcorant et dans les breuvages médicinaux.
Les feuilles de cette espèce renferment des glycosides (stéviosides en majorité) dont le pouvoir sucrant, une fois débarrassé de ses fibres cellulosiques, se situe entre 250 et 400 fois leur équivalent en sucre. Ces stéviosides sont présents en moyenne à hauteur de 10 % du poids sec de la feuille de stevia. Entre outre, on trouve dans les feuilles de stevia, entre autres : huiles essentielles, flavonoïdes et tannins, calcium, zinc, potassium, magnésium, sodium, fluor, chlorophylle.
Dépourvue de calories, elle est donc conseillée aux personnes recherchant une alternative aux édulcorants de synthèse. Dans les années 70, les japonais s’intéressent beaucoup à la stevia, qui fut incorporée, au côté de l’extrait de réglisse, aux sauces soja. Celles-ci étaient en effet jugées trop salées (le sel servant également comme conservateur). Aujourd’hui près de 200 tonnes d’extrait de stevia par an (équivalent à 2000 tonnes de feuilles séchées) sont utilisés à des fins alimentaires dans ce pays.
D’autre part, certaines études asiatiques et sud-américaines révèlent que l’herbe stevia a un potentiel pour traiter l’obésité et l’hypertension. Elle a un effet négligeable sur l’augmentation du glucose sanguin et elle a même démontré une capacité a diminuer l’intolérance au glucose. La stevia peut donc fournir un édulcorant compatible avec les régimes hypoglycémiques. Enfin, sa consommation ne contribue pas à l’apparition de caries dentaires.
Rappelons au passage si c’était nécessaire que la surconsommation de sucre blanc constitue le principal fléau nutritionnel des pays riches. Tous les nutritionistes s’accordent aujourd’hui sur l’étendu de ses méfaits, d’autant plus insidieux qu’il est souvent « caché » (biscuiterie, viennoiserie, sodas). D’ailleurs dans la nature, le sucre tel quel n’existe pas, en dehors du miel, éventuellement de certains fruits mûrs, il n’existe pas de source directe de sucre rapide…
Sa disponibilité en tant qu’aliment a été limité dans plusieurs pays, et en France elle est encore considérée comme un « aliment nouveau », et elle n’est actuellement autorisée à la vente que pour usage externe.
Actualité : the Coca-Cola Company et Cargill (géant des céréales) développent un produit, le « Rebiana », à base de stévia, qu’ils s’apprêtent à distribuer dans plusieurs pays. Un article publié dans Le Monde 2 du 12/07/2008, intitulé « Quand les lobbies se sucrent sur le dos de la stevia » révèle que le 15 mai dernier, le journal scientifique Food and Chemical Toxicology a publié une étude établissant l’innocuité de la rebiana (substance lancée par Cargill et Coke) dans les boissons et les aliments. Ainsi, Cargill compte lancer d’ici la fin de l’année son édulcorant appelé Truvia qui sera à 97% composé de Rebaudiosides A (http://www.lamaisondustevia.com/article_info.php?articles_id=34)
Usage : dans de nombreuses populations, l’herbe stevia est incorporée dans les desserts, boissons froides ou chaudes auxquels elle apporte un petit goût réglissé, la dose variant selon l’appréciation de chacun. En prise régulière, la dose moyenne sous forme de poudre se situe entre ¼ à ½ cuillère à café, 2 fois par jour. On l’utilise également en usage externe : cicatrisante, anti-mycose, la stevia s’utilise pour préparer : lotions, masques, gommage, dentifrices.
Le livre de Barbara Simonsohn La Stevia Rebaudiana, est une mine d’information à ce sujet. Un extrait :
Crème antirides : » […] fromage blanc ou crème fleurette, jus d’ananas frais (ou mangue ou papaye) ainsi que de la poudre verte de stevia «
Il est également reconnu que la stevia a une action bénéfique sur l’hygiène buccale utilisée en bain de bouche (Wu, Johnson, Srikantha, Kinghorn (1998) « Intense natural sweeteners and their effects on cariogenic bacteria ». Journal of Dental Research 77,283).