Mettre des mots sur vos maux
Ventre gonflé qui vous oblige à déboutonner votre pantalon après chaque repas, digestion chaotique et imprévisible, fatigue constante… On vous a peut-être dit que « c’était le stress » ou un « côlon irritable » sans plus de précision. Pourtant, ces maux bien réels ne sortent pas de nulle part. Ils dessinent souvent le tableau clinique d’une condition spécifique : une prolifération bactérienne dans l’intestin grêle, ou SIBO.
Comprendre et reconnaître ces symptômes est la toute première étape pour reprendre le contrôle.
Les symptômes digestifs directs (Le trio classique)
Trois signes principaux, directement liés à la fermentation excessive dans l’intestin grêle, sont quasi systématiquement présents.
- Le ballonnement et la distension abdominale C’est le symptôme le plus universel et le plus caractéristique du SIBO. Il ne s’agit pas d’un léger gonflement, mais d’une distension souvent visible et inconfortable. Classiquement, le ventre est relativement plat le matin au réveil et se transforme en « ballon de baudruche » au fil de la journée et des repas, à mesure que les bactéries fermentent les aliments que vous mangez.
- Les troubles du transit (diarrhée et/ou constipation) La nature du trouble est souvent une indication du type de gaz produit par les bactéries.
- La diarrhée est fréquemment associée à une prolifération produisant majoritairement de l’hydrogène (SIBO-D).
- La constipation, parfois sévère, est la signature d’une prolifération produisant du méthane (SIBO-C).
- Une alternance entre les deux est également très courante.
- Les douleurs et l’inconfort abdominal La production massive de gaz dans un espace confiné comme l’intestin grêle provoque inévitablement des douleurs : crampes, spasmes, sensation de « gaz coincés » et gargouillis bruyants sont le lot quotidien de nombreuses personnes atteintes.
Quand tout le corps est touché : les symptômes systémiques
Le SIBO n’est pas qu’une maladie de l’intestin. L’inflammation et la mauvaise absorption des nutriments qu’il engendre ont des répercussions sur l’ensemble de l’organisme.
- La fatigue chronique et le brouillard cérébral Si votre énergie est en berne et que votre esprit semble « embrumé », c’est souvent dû à la malabsorption des nutriments essentiels (comme le fer ou la B12) et aux toxines libérées par les bactéries, qui peuvent affecter le système nerveux.
- Les problèmes de peau L’axe « intestin-peau » est aujourd’hui bien documenté. Une inflammation intestinale chronique se manifeste souvent sur la peau, et le SIBO est fortement associé à des pathologies comme la rosacée ou l’acné.
- Les carences nutritionnelles Dans le SIBO, les bactéries « mangent avant vous ». Elles consomment les nutriments issus de votre alimentation, notamment le fer, la vitamine B12 et les vitamines liposolubles (A, D, E, K), pouvant mener à des anémies, des troubles neurologiques ou une immunité affaiblie.
- L’apparition d’intolérances alimentaires multiples Vous réagissez soudainement à des aliments que vous tolériez très bien auparavant ? C’est un symptôme majeur. L’inflammation causée par le SIBO rend la paroi intestinale perméable (leaky gut), ce qui déclenche des réactions immunitaires à de nombreux aliments.
- Le reflux gastro-œsophagien (RGO) La pression excessive exercée par les gaz dans l’abdomen peut forcer le contenu de l’estomac à remonter dans l’œsophage, provoquant des brûlures et du reflux.
Ces symptômes ne sont pas une sentence
Se reconnaître dans cette liste est une étape importante, mais elle ne constitue pas un diagnostic. Nombre de ces symptômes peuvent être liés à d’autres pathologies. Utiliser cette information pour mieux comprendre ce qui vous arrive est une bonne chose, mais l’autodiagnostic peut mener à des erreurs. La seule façon d’avoir une certitude est de procéder à une évaluation objective.
Vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs de ces symptômes ? L’étape suivante n’est pas de deviner, mais de savoir.