Phase 1 : Éliminer la prolifération et assainir le terrain
L’objectif de cette première phase n’est pas d’éradiquer toutes les bactéries de manière agressive, mais de réduire significativement la prolifération là où elle ne devrait pas être (l’intestin grêle) et de démanteler les défenses des micro-organismes indésirables.
1. Tout commence par la bouche
Il est impossible d’assainir l’intestin si la porte d’entrée est elle-même déséquilibrée. Une flore buccale perturbée ou des gencives enflammées entretiennent la dysbiose plus bas dans le tube digestif. Dans de nombreux cas, la première action consiste donc à s’occuper de cette sphère « haute » avec des complexes spécifiques, par exemple à base de plantes comme l’origan ou de champignons médicinaux, pour apaiser l’inflammation des gencives et réduire la charge bactérienne dès le départ.
2. Déjouer les biofilms : la stratégie de la mycothérapie
Les bactéries pathogènes sont intelligentes. Pour se protéger des attaques (y compris des antibiotiques), elles construisent une sorte de forteresse protectrice appelée biofilm. C’est souvent pour cela que de nombreux traitements échouent.
Pour percer ces défenses, j’utilise une approche naturelle et synergique : l’alliance des mycelia de champignons et des huiles essentielles.
- Le principe : Les fibres du mycelium (la partie végétative du champignon) agissent comme un véhicule intelligent. Elles transportent des doses très faibles mais ciblées d’huiles essentielles, leur permettant de traverser l’estomac sans être dégradées et d’agir directement dans l’intestin, là où se trouvent les biofilms.
- Des actions ciblées : Selon le type de gaz produit lors de la fermentation (mesurable par test respiratoire), nous pouvons utiliser des synergies différentes :
- Fermentation à Hydrogène : Une alliance de Thym et Menthe poivrée.
- Fermentation à Méthylacétate (« vinaigre ») : Une synergie de citron, gingembre et arbre à thé.
- Flore buccale inflammatoire : La puissance de l’origan, de la cannelle et du clou de girofle.
3. Renforcer l’immunité pour gagner la guerre de terrain
Le SIBO ne se développe pas par hasard. Il prospère souvent sur un terrain où le système immunitaire est affaibli, parfois en raison de virus « silencieux » (comme l’Epstein-Barr) qui l’épuisent en arrière-plan.
L’objectif n’est donc pas seulement de « tuer les méchants », mais de renforcer vos propres troupes. Des champignons médicinaux comme le ganoderma lucidum ou le coriolus versicolor sont des alliés précieux pour stimuler votre immunité (la voie Th1 et les cellules Natural Killers), permettant à votre corps de participer activement à la régulation de son propre écosystème.
4. Une précision stratégique cruciale
Il est important de noter que cette phase « d’élimination » n’est pas toujours la toute première action à mener. Si le niveau d’inflammation général est trop élevé, une approche trop frontale peut être mal supportée. Dans de nombreux cas, il est indispensable de commencer par calmer l’inflammation et réparer le terrain (les actions de la phase 2) avant de lancer l’assainissement. La clé du succès réside dans le bon ordre des opérations, défini de manière personnalisée.
Phase 2 : Réparer le terrain et restaurer la fonction
Une fois la prolifération bactérienne maîtrisée, notre travail consiste à reconstruire la maison et à réparer les serrures. Cette phase est essentielle, car elle s’attaque aux dysfonctionnements de fond qui ont permis au SIBO de se développer. C’est ici que l’on bâtit une résilience sur le long terme.
1. Relancer la mécanique digestive : la vidange gastrique
L’un des principaux facteurs favorisant le SIBO est la stase : lorsque les aliments stagnent trop longtemps dans l’estomac ou le début de l’intestin, ils deviennent un festin pour les bactéries. Il est donc primordial de « réveiller » les organes digestifs et de restaurer leur motilité.
Assurer une bonne vidange gastrique est un préalable à toute guérison durable. Cela passe par la stimulation du nerf vague, mais aussi par des actions concrètes comme l’activité physique favorisant la transpiration ou des techniques de respiration spécifiques.
2. Reconstruire la muraille : la paroi intestinale
L’inflammation chronique créée par le SIBO endommage la paroi de l’intestin, la rendant « poreuse » ou « perméable ». Cette hyper-perméabilité est la source de nombreuses intolérances alimentaires et d’une inflammation généralisée.
Pour la réparer, nous devons fournir à nos cellules intestinales (les entérocytes) les « briques » dont elles ont besoin pour se reconstruire. Des acides aminés spécifiques jouent un rôle clé :
- La L-Glutamine est le carburant principal des cellules de l’intestin.
- La Citrulline, un de ses précurseurs, est particulièrement intéressante pour son action de soutien à l’immunité locale de la paroi intestinale.
- le Butyrate est de plus en plus utilisé car ce “carburant” des bactéries du côlon améliore le fonctionnement du côlon en quelques semaines, et abaisse sa porosité
3. Soutenir les organes clés : le foie et le pancréas
Le SIBO crée un cercle vicieux qui épuise les organes voisins. Les fermentations chroniques peuvent mener à une surcharge du foie (« foie gras » ou stéatose hépatique), ce qui l’empêche d’absorber correctement des nutriments essentiels comme la vitamine D, pilier de notre immunité.
Cette phase inclut donc un soutien au foie via un drainage doux et s’assure que le pancréas produit suffisamment d’enzymes digestives pour bien décomposer les aliments, évitant ainsi de nourrir les mauvaises bactéries.
4. Libérer les tensions physiques : l’approche manuelle
Nos organes ne sont pas suspendus dans le vide. Le stress et l’inflammation peuvent créer des tensions, des « nœuds » qui limitent leur mobilité et leur bon fonctionnement. Un organe « ankylosé » est un organe qui fonctionne mal.
L’ostéopathie viscérale, pratiquée par un thérapeute spécialisé, est une approche précieuse pour redonner de la mobilité à l’estomac, aux intestins et aux organes annexes. En libérant physiquement ces tensions, on améliore la circulation sanguine et on restaure le péristaltisme naturel.
Phase 3 : Prévenir la récidive et maintenir l’équilibre
La victoire contre le SIBO ne se joue pas seulement sur le traitement, mais sur la capacité à maintenir un environnement où il ne peut plus prospérer. Cette dernière phase est celle de la consolidation et de l’éducation. Il s’agit d’adopter des principes de vie durables pour devenir le gardien de votre propre équilibre digestif.
1. Construire une alimentation résiliente, pas restrictive
L’objectif n’est pas de vivre dans la privation, mais dans l’intelligence alimentaire. Une fois la phase aiguë passée, il ne s’agit pas d’éviter les FODMAP à vie, ce qui appauvrirait votre microbiote. L’idée est d’adopter durablement une alimentation hypotoxique :
- Limiter le gluten moderne et les laitages industriels, qui sont pro-inflammatoires.
- Privilégier les aliments bruts, les légumes colorés riches en polyphénols, les protéines de qualité et les bonnes graisses (huile d’olive, coco, beurre de baratte, oméga 3…).
- Utiliser les listes FODMAP comme un outil éducatif pour comprendre vos sensibilités personnelles, afin de réintroduire progressivement une alimentation aussi variée que possible.
2. Respecter les rythmes digestifs : la clé du CMM
L’intestin possède son propre système de « nettoyage » interne, le Complexe Moteur Migrant (CMM), qui s’active entre les repas pour balayer les débris et les bactéries. Pour le laisser travailler efficacement, trois règles d’or s’appliquent :
- Cesser le grignotage : Laisser au minimum 4 à 5 heures entre chaque repas.
- Dîner léger et tôt : Offrir à votre système digestif une longue pause nocturne.
- Pratiquer le jeûne intermittent : Une fenêtre de 16h sans manger (par exemple, en sautant le petit-déjeuner) est l’un des moyens les plus puissants pour stimuler ce nettoyage naturel.
3. Gérer le chef d’orchestre : le système nerveux
Le stress paralyse la digestion. Il est illusoire d’espérer une santé digestive durable sans une bonne gestion du stress chronique. L’hygiène de vie est ici non négociable :
- Pratiques quotidiennes : Intégrer des exercices de respiration (cohérence cardiaque), de la méditation ou du yoga.
- Activité physique : Le sport, et en particulier la transpiration, est un outil fondamental pour stimuler la vidange gastrique et réguler le système nerveux.
4. Nourrir sélectivement les bonnes bactéries
Après avoir assaini le terrain, comment le réensemencer durablement ? Plutôt que de compter uniquement sur les probiotiques du commerce (dont l’action est souvent temporaire), la stratégie la plus efficace est de nourrir les bonnes souches de votre microbiote pour qu’elles se développent.
Les prébiotiques, et en particulier les amidons résistants (présents dans les bananes peu mûres, les pommes de terre refroidies, les légumineuses bien préparées), sont la nourriture préférée d’un microbiote sain. Leur intégration progressive est la clé pour reconstruire une flore robuste.
Ce parcours en 3 phases – Éliminer, Réparer, Prévenir – n’est pas juste un protocole, c’est une véritable rééducation. C’est le chemin pour passer d’un état de lutte constante contre votre corps à un partenariat harmonieux avec lui. Vous avez maintenant une carte claire et logique pour comprendre d’où viennent vos maux et comment agir pour retrouver une pleine vitalité.
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