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Rhodiola rosea, l’adaptogène de la toundra

La Rhodiole fait beaucoup parler d’elle en ce moment. Des études menées en 2012 en Corée et aux USA viennent confirmer son intérêt déjà bien documenté. Ces études suggèrent que celle qu’on appelle la « racine dorée » ou encore le « ginseng de la toundra », aurait des propriétés anti-inflammatoires et neuroprotectrices (1). La liste de ses propriétés est tellement longue que c’est sous la forme d’un article que je vous propose de la découvrir.
Ce sont les médecins russes qui ont été les premiers à l’étudier dans les années 1960, en l’utilisant pour la préparation des cosmonautes et des athlètes olympiques.

Elle a été plus tardivement étudiée en occident. Elle est rentrée depuis quelques années dans le Top 50 des plantes les plus vendues au monde !

Description et habitat

La Rhodiola rosea est une plante vivace qui fait partie de la famille des crossulacées, (plantes grasses) ; avec ses feuilles charnues elle est capable de résister à des conditions climatiques rudes des zones montagneuses et des pays nordiques : Sibérie, Scandinavie, Canada. Elle possède son genre (sous famille) à elle seule, Rhodiola, qui comprend une vingtaine d’espèces (2).
Le nom rhodiole vient du grec rhodios, qui fait référence à l’odeur de rose que dégage la racine. Les botanistes lui ont rajouté rosea, pour bien marquer cette caractéristique qu’elle en commun avec la reine des fleurs.

On utilise son rhizome, de couleur rougeâtre.

rhodiola-rosea on the rocks

Histoire et tradition

Même si Dioscoride la cite déjà au 1er siècle après J-C, c’est en Scandinavie et surtout en Sibérie que la rhodiole a gagné sa réputation : on lui prêtait le pouvoir d’accroître l’endurance physique, la longévité, la vigueur sexuelle, la mémoire et d’autres facultés cognitives. « Si vous faites de la tisane de rhodiole votre boisson quotidienne », dit-on en Sibérie, « vous êtes assuré de passer le cap des cent ans les yeux fermés ». Aujourd’hui encore, en Sibérie, on offre aux jeunes mariés du rhizome de rhodiole afin qu’ils donnent naissance à des enfants sains.

On raconte que les empereurs chinois envoyaient en Sibérie des expéditions chargées de ramener la précieuse racine.
De leur côté les médecins de Mongolie la prescrivaient pour combattre la grippe, la tuberculose et le cancer.
En Suède, on affirme que les Vikings lui devaient leur force physique et leur endurance.
Les Inuits de l’Alaska et du Canada ont consommé, souvent en quantité, ses tiges et feuilles charnues comme légume vert.

La médecine moderne a commencé à s’intéresser à la rhodiole au début des années 1960, et il a fallu attendre 1965 pour que soient entreprises les premières études scientifiques. Cet intérêt s’est longtemps limité à un cercle restreint de chercheurs russes et scandinaves, ce qui explique son absence des bases de données occidentales et le fait qu’elle soit encore relativement peu connue chez nous.

Principaux composants

– Phényléthanoïdes (salidroside et tyrosol), phénylpropanoïdes (alcool cinnamique et ses dérivés: rosine et rosavine), et la rosavidine (un cinnamyl-0(6′-O-L-arabinopyranosyl-glucopyranoside), rhodiooctanoside, rosiridine, rhodioline, viridoside

– Huile essentielle, 8-sitostérone, du daucostérol

– Monoterpènes, un anthraglycoside

– Flavonoïdes et tanins (16-18 %)

– Alcool cinnamique, acide chlorogénique
rhodiola

Principales propriétés de la plante

La rhodiole, qui enfonce ses racines dans la pierraille des montagnes, a appris à s’adapter au froid, à la difficulté de trouver de l’eau et des nutriments.

Le nombre de ses propriétés est impressionnant, comme pour la plupart des plantes remarquables que l’on appellent « adaptogènes » , c’est-à-dire qui aident spécifiquement l’organisme à résister au stress et à la fatigue (les plantes adaptogènes agissent sur de nombreux organes et fonctions physiologiques).

Les travaux scientifiques s’intéressent plus particulièrement à l’action de deux glucosides spécifiques du rhizome : la rosavine et la salidroside.
La majorité des espèces de rhodiola contiennent de la salidroside, mais seule l’espèce Rhodiola rosea contient également de la rosavine, de la rosine et de la rosarine.

 

Ce n’est que depuis la fin des années 1990 que l’efficacité de la racine de rhodiola est réellement étudiée chez l’Homme, mais le nombre d’études cliniques reste encore relativement limité (une douzaine). Ces études ont mis en évidence trois propriétés particulières :

– Stimuler les fonctions cognitives en situation de stress et de fatigue, ainsi que l’amélioration de la mémoire, de l’attention et de l’apprentissage

– Atténuer l’anxiété et la dépression

– Amélioration des capacités et performances physiques, et adaptation à l’effort

Les autres propriétés étudiées:

– Amélioration de la mémoire, de l’attention et de l’apprentissage
– Effet favorable sur le taux de lipides sanguin (hypoglycémiant et effet antihypoglycémiant )
– Diminue le stress oxydant induit par l’effort physique
– Augmente les taux de sérotonine et de dopamine (neurotransmetteurs)
– Atténuerait les effets indésirables des antidépresseurs ; activité potentielle sur la démence sénile
– Anti-inflammatoire et neuroprotecteur
– Immunostimulant : augmente la réponse lymphocytaire et l’immunité cellulaire
– Serait antiangiogénique et améliorerait l’efficacité des cytostatiques (chimio)

Indications

 Fatigue et résistance au stress
 Anxiété et dépression
 Baisse de mémoire et des capacités cognitives
 Amélioration des performances sportives
 Recherche d’un effet adaptogène (résistance aux infections, fatigues, etc…)
 Aménorrhées et infertilité
 Utilisée dans la fatigue associée à la maladie de Lyme
 Prévention de l’infertilité et des dysfonctions sexuelles

Effets indésirables éventuels et précautions d’emploi

– Éviter la prise le soir afin de ne pas perturber le sommeil
– Il n’existe pas d’effets secondaires connus aux dosages recommandés, cependant, selon le principe de précaution, éviter en cas de grossesse
– Et toujours selon le principe de précaution, prudence auprès des patients atteints :
– troubles bipolaires
– diabète
– hypertension
– personnes prenant régulièrement de l’aspirine et autres AINS, et des anticoagulants oraux

Utilisation et dosage

Les chercheurs ont utilisé un extrait de rhizomes de Rhodiola rosea normalisé, de manière à fournir 3 % de rosavine et 1 % de salidroside.
Prendre de 100 mg à 300 mg, 2 fois par jour.
Il est conseillé de prendre la plante environ 30 minutes avant de manger, le matin et le midi.
Dans la tradition russe, on recommande de prendre la plante pendant 10 à 20 jours, puis d’arrêter 2 semaines avant de reprendre le traitement, si nécessaire

 

Références

(1) http://www.hindawi.com/journals/ecam/2013/514049/

(2) http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/HerbierMedicinal/Plante.aspx?doc=rhodiole_hm

(3) Discussion sur Mélodie : http://www.forum-melodie.fr/phpBB3/viewtopic.php?f=72&t=2044

6 commentaires sur “Rhodiola rosea, l’adaptogène de la toundra”

    1. Christophe Etienne

      Merci Florian ! oui c’est une plante remarquable… A bientot

    1. Christophe Etienne

      et il y a beaucoup de marques différentes… sur HerbaJovis.com nous avons sélectionné celle de Vital Osmose qui est une marque qui travaille de façon particulièrement éthique, en proposant des prix abordable pour une qualité irréprochable…

  1. Très bon article. Cependant la rhodiole est largement en voie de disparition et malheureusement tous les spots sont pillés, comme beaucoup d’autre plantes médicinales.
    La phyto c’est super mais franchement dans quelques années à force de faire de la pub grand public on ne pourra plus se soigner avec.

    1. 100% d’accord avec vous ! IL est urgent d’apprendre à cultiver toutes les plantes médicinales, et de laisser tranquille celles qui sont à l’état sauvage.

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