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SIBO : enrichir le microbiote et le mucus intestinal est incontournable en 2ème étape

Digestion douloureuse ou désagréable, ballonnements, gonflement du ventre, sensation de fatigue intense, douleurs articulaires… les symptômes d’un SIBO sont multiples et parfois très invalidants. Ces derniers sont d’ailleurs fortement similaires à ceux présents lors d’un Syndrome de l’Intestin Irritable (SII).
Par conséquent, on estime à 4 millions le nombre de personnes en France pensant être atteintes du SII alors qu’elles pourraient être atteintes en fait du SIBO !

Le SIBO, c’est quoi exactement ?


Le SIBO ou « Small Intestinal Bacterial Overgrowth » est un trouble gastro-intestinal caractérisé par une prolifération excessive de bactéries au niveau de l’intestin grêle. Cette colonisation bactérienne provoque des troubles digestifs plus ou moins douloureux et incommodants car contrairement au côlon, l’intestin grêle héberge très peu de bactéries.
En effet, la mission principale de cet organe étant d’absorber les nutriments issus de la dégradation des aliments, les bactéries qui y prolifèrent en cas de SIBO créent une fermentation des aliments non digérés, laquelle est à l’origine de gaz en quantité trop importante par rapport à la normale.
Les protéobactéries sont les grands perturbateurs du SIBO. Une étude publiée en 2020 a démontré que les sujets atteints du SIBO avaient, par rapport aux personnes en bonne santé :
• 4,3 fois plus de protéobactéries comme Escherichia coli ou Klebsiella
• 1,6 fois moins de Firmicutes, des bactéries gram positives bénéfiques
On constate donc une diminution de la diversité microbienne, c’est à dire une perte de la richesse du microbiote.
Les symptômes du SIBO peuvent varier en intensité d’une personne à une autre. L’on peut citer, par exemple : des
ballonnements avec la sensation de ventre gonflé, des reflux gastro-œsophagiens, des spasmes digestifs, des douleurs articulaires et abdominales, de la fatigue, des gaz, des nausées, de la constipation, de la diarrhée ou une alternance constipation/diarrhée…
De plus, compte tenu de la malabsorption des nutriments engendrant des carences nutritionnelles, cette maladie peut conduire à la perte de poids.
Dans certains cas, le SIBO peut s’accompagner de dépression, de sensation d’angoisse, de difficultés de concentration, de brouillard, flou mental ou encore de stress…

A savoir…
Selon certains chercheurs,
près de 60% des personnes
atteintes du SII ont un
SIBO !
En France, le SII affecte
environ 4 à 5% de la
population.
1,5 à 2,5 millions de
personnes seraient donc
concernées par le SIBO !

Quelles sont les princiaples causes et les conséquences du SIBO ?

La prolifération bactérienne excessive peut avoir plusieurs causes, notamment :

• Une altération de la production d’acides gastriques dans l’estomac, entrainant un manque d’acidité ;
• Des anomalies au niveau de la valvule iléo-cæcale provoquant la remontée des bactéries vers l’intestin grêle ;
• Une motilité intestinale réduite puisque le nettoyage correct du tractus intestinal est altéré ;
• Une diminution du taux d’immunoglobulines IgA dans le tractus intestinal, qui est à l’origine du maintien de l’immunité ou encore des troubles immunologiques ;
• Des modifications de la flore intestinale normale caractérisées par des changements anatomiques au niveau de l’estomac et/ou de l’intestin grêle ;
• Des infections digestives par des bactéries comme E. coli, Shigella, Campylobacter ou Helicobacter pylori ;
• Une hypothyroïdie, provoquée par un stress chronique ;
• Une hypochlorhydrie, provoquée par exemple par une alimentation inadaptée.

Cette prolifération bactérienne peut être amplifiée par une mauvaise mastication, l’utilisation de médicaments, le manque d’activité physique ou encore une intoxication alimentaire.
De nombreuses pathologies peuvent être associées au SIBO. Cela ne veut pas dire que le SIBO provoque ces maladies mais qu’il est intéressant de vérifier s’il est présent par un test.
Parmi ces pathologies, on note :

Le syndrome de l’intestin irritable ;
• Les MICI ;
• La maladie cœliaque ;
• La stéatose hépatique non alcoolique ;
• Les diverticulites ;
• L’intolérance à l’histamine ;
• L’endométriose ;
• Le diabète ;
• L’acné rosacée ;
• L’hypothyroïdie ;
• Les inflammations de la vessie ;
• La fibromyalgie…

Quelles sont les solutions naturelles pour se libérer du SIBO ?

Le diagnostic repose sur les symptômes typiques de la prolifération bactérienne dans l’intestin grêle. Une endoscopie peut être réalisée afin de déterminer le type et la quantité de bactéries présentes.
Le test d’haleine est une solution de diagnostic très intéressante. En effet, lorsque les bactéries intestinales dégradent certains sucres, de l’hydrogène et du méthane sont produits.
Le test d’haleine permet de déterminer la quantité d’hydrogène ou de méthane expirée lorsque la personne respire.
Si la quantité d’hydrogène ou de méthane dans l’air expiré augmente de manière significative, la personne présente une prolifération bactérienne dans l’intestin grêle.
Parfois, les patients présentent des anomalies de leurs structures internes qui les prédisposent à une prolifération bactérienne. Chez ces personnes, une radiographie du tractus
gastroduodénal supérieur semble judicieuse à réaliser.

Résultats ?
En fonction des résultats, les personnes peuvent se retrouver avec :
• Un SIBO à dominante Hydrogène (H2)
• Un SIBO à dominante Méthane (CH4)
• Un SIBO à dominante Sulfure d’hydrogène (H2S)
Les 2 premières sont les situations les plus souvent rencontrées. Le SIBO à dominante H2S est moins fréquent mais plus agressif pour les muqueuses et tout le système digestif

Quels diagnostics et tests pour détecter le SIBO ?

Bien sûr, des antibiotiques et/ou antiparasitaires peuvent être proposés en 1ère intention.
L’inconvénient, c’est que le répit est souvent de courte durée et les récidives sont possibles. De plus, les médicaments ne sont pas anodins et présentent des effets secondaires non
négligeables.
De nombreuses solutions naturelles existent donc afin de traiter plus ou moins rapidement ce déséquilibre du microbiote de l’intestin grêle…

• Afin d’apaiser les symptômes…
… Il sera important d’opter pour une alimentation particulière qui sera équilibrée, mais peu fermentescible au départ. Parmi les régimes à préconiser figurent notamment le régime pauvre en FODMAP et le régime appelé régime biphasique.
Il ne faut pas oublier de prendre en charge la régulation du Complexe Moteur Migrant. Pour se faire, on peut penser à l’utilisation de plantes prokinétiques telles que le gingembre, le fenouil, la mélisse, la camomille… qui vont stimuler l’avancée du bol alimentaire dans le système digestif. Le Magnésium* est une solution intéressante car il joue un rôle majeur sur la contraction musculaire. Utilisé en quantité adaptée, il augmente le péristaltisme de l’appareil digestif, c’est-à-dire sa capacité à se contracter pour permettre de faire « descendre » les selles.
Enfin, il est également important de vérifier si la bile est assez efficace et si les enzymes digestives sont présents en quantités optimales.
La bile contribue à bien émulsionner et assimiler les nutriments gras dans l’intestin grêle mais elle possède également des propriétés antimicrobiennes. Une complémentation en acides biliaires tels que l’acide ursodéoxycholique* pourrait s’avérer judicieuse.
Résultats ?
En fonction des résultats, les personnes peuvent
se retrouver avec :
• Un SIBO à dominante Hydrogène (H2)
• Un SIBO à dominante Méthane (CH4)
• Un SIBO à dominante Sulfure d’hydrogène (H2S)
Les 2 premières sont les situations les plus souvent rencontrées. Le SIBO à dominante H2S est moins fréquent mais plus agressif pour les muqueuses et tout le système digestif.
Les enzymes digestives, elles, font partie de ce bouclier antimicrobien permettant de limiter le développement des bactéries néfastes dans l’intestin grêle. L’association BromélaïnePapaïne* est intéressante, agissant également en réduisant l’état inflammatoire.
Suite à cette première étape, différents aspects (2ème étape) sont importants pour prendre en charge efficacement le SIBO :

• Réparer les muqueuses intestinales
Une étape à réaliser au plus vite est de réparer et restaurer le mucus et l’imperméabilité intestinale, tout en traitant l’inflammation des muqueuses. Pour effectuer cette tâche, on peut penser notamment à préconiser l’apport de Vitamine D, de Curcuma* ou encore de Lglutamine*…

• Assainir le microbiote intestinal
Une étape cruciale dans la prise en charge du SIBO est de réduire les bactéries pathogènes incriminées. Des substances naturelles antimicrobiennes, antifongiques et pour certaines, antivirales, donnent des résultats aussi efficaces que les antibiotiques mais le protocole sera plus long.
Parmi ces substances intéressantes, on peut citer l’ail, la berbérine*, l’huile d’origan, la cannelle, la menthe, la propolis* ou encore le thé vert*. Une association entre l’acide ellagique contenu dans la grenade*, et l’apigénine contenue dans le Persil*, a également prouvé tout son intérêt.

Grenade* et Persil* : une association efficace pour assainir le microbiote intestinal !
En effet, la grenade et son composé actif, l’acide ellagique, peuvent jouer un rôle intéressant dans la prise en charge du SIBO.
L’acide ellagique possède des propriétés antimicrobiennes reconnues contre plusieurs types de bactéries pathogènes tels que Candida albicans, E. coli entérohémorragique, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Helicobacter pylori ou encore Listeria monocytogenes. La grenade exerce, de plus, une activité anti-biofilm, empêchant l’adhérence bactérienne aux muqueuses et aux tissus.
L’acide ellagique présente également des propriétés anti-inflammatoires qui peuvent réduire l’inflammation intestinale et soutenir la guérison de la muqueuse intestinale endommagée. En plus de cela, il agit comme un puissant antioxydant pour neutraliser les radicaux libres et protéger les cellules intestinales contre les dommages oxydatifs.
Certaines recherches suggèrent que la grenade pourrait soutenir la motilité intestinale, ce qui est essentiel dans le SIBO, car une motilité ralentie favorise la prolifération bactérienne.
En association avec la grenade, l’apigénine*, un flavonoïde naturellement présent dans certaines plantes comme le persil, est très intéressante. Elle possède en effet des propriétés antimicrobiennes qui peuvent aider à réguler les bactéries pathogènes proliférant dans l’intestin grêle lors du SIBO.
Elle est d’ailleurs l’un des meilleurs inhibiteurs de Staphylococcus aureus, l’un des principaux agents pathogènes humains. Des études ont montré qu’elle exerçait une activité
antibactérienne contre des souches telles que Pseudomonas aeruginosa, Salmonella
typhimurium, Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniae ou encore Enterobacter aerogenes. Ecoli enterohémorragique Elle inhibe également la croissance des agents pathogènes fongiques, ce qui induit une infection superficielle et réduit la masse du biofilm.
L’apigénine agit comme un puissant anti-inflammatoire naturel, réduisant la production de cytokines pro-inflammatoires telles que le TNF-α, l’IL-1β et l’IL-6, qui jouent un rôle clé dans les maladies inflammatoires de l’intestin. En apaisant l’inflammation, elle prévient l’altération des capillaires intestinaux.
Elle peut aider à détendre les muscles lisses du tube digestif, ce qui est utile pour diminuer les symptômes tels que les crampes abdominales, souvent ressenties par les personnes atteintes de SIBO.
De plus, ce flavonoïde contribue à renforcer les jonctions serrées de l’épithélium intestinal, réduisant ainsi le passage des toxines et des bactéries dans le sang.

• Restaurer une flore intestinale saine
Bien sûr, in fine, il sera intéressant de restaurer et d’entretenir une bonne flore intestinale grâce à des probiotiques mais, attention, ceux-ci ne devraient jamais être donnés en première intention d’un SIBO avant d’avoir éliminé la prolifération bactérienne.
Des complexes probiotiques* avec des souches rigoureusement sélectionnées vont ainsi permettre de favoriser le rééquilibrage de la flore bactérienne intestinale tout en étant capables d’inhiber de nombreuses bactéries opportunistes et pathogènes. Une fois ce « nettoyage » intestinal effectué, il est nécessaire de replanter une flore probiotique normale.
Et pour se faire, il est important d’apporter des Bifidobactéries*, puis des Lactobactéries*.
• Entretenir le microbiote intestinal grâce aux Prébiotiques
Enfin, la dernière étape primordiale dans la prise en charge du SIBO consiste à entretenir son microbiote intestinal.
Quand les symptômes du SIBO sont apaisés et que la, ou les causes, sont identifiées et prises en charge, il est important de consommer régulièrement des aliments riches en prébiotiques et de les diversifier.
Les polyphénols, tels que la curcumine* par exemple, vont agir comme des prébiotiques et influer sur la composition microbienne et le système immunitaire.
L’apport en fibres est également très important. En tant que prébiotiques, les Galactooligosaccharides* (GOS) vont agir comme nourriture pour les « bonnes » bactéries intestinales et favoriser la prolifération des bactéries ayant un effet bénéfique pour l’organisme.
Les Fructooligosaccharides* (FOS), en augmentant l’abondance des bactéries symbiotiques, vont permettre d’améliorer la fonction barrière de la muqueuse intestinale et donc de prévenir les infections gastro-intestinales par des agents pathogènes entériques, ainsi que les infections systémiques en empêchant la translocation de bactéries intestinales vers la circulation sanguine.
Enfin d’autres pratiques sont à privilégier en cas de SIBO. Cela concerne notamment l’activité physique régulière, qui va agir sur la motilité du système gastro-intestinal et faciliter le processus de vidange de l’estomac. La méditation, l’hypnose ou encore le yoga par exemple, vont permettre de mieux gérer le stress et d’accompagner toutes les démarches thérapeutiques et nutritionnelles déjà mises en place.
Références
Anti-inflammatory effects of resveratrol, curcumin and simvastatin in acute small intestinal inflammation.
Bereswill et al. PLoS One 2010 ; 5(12) : e15099.
• Modulation of the fecal microflora profile and immune function by a novel trans-galactooligosaccharide
mixture (B-GOS) in healthy elderly volunteers.
Vulevic et al. Am J Clin Nutr 2008 ; 88(5) : 1438-46.
• A review on the anti-inflammatory activity of pomegranate in the gastrointestinal tract.
Colombo et al. Evid Based Complement Alternat Med 2013 ; 2013 : 247145.
• Pomegranate extract induces ellagitannin metabolite formation and changes stool microbiota in healthy
volunteers. Li et al. Food Funct 2015 ; 6(8) : 2487-95.
• Potent health effects of pomegranate.
Zarfeshany et al. Adv Biochem Res 2014 ; 3 : 100.

Mathieu ANDROLOJE
Responsable Communication et Formations chez Hygie Lab

Et Christophe ETIENNE
Naturopathe spécialisé dans l’intestin irritable et les causes sous-jacentes du SIBO opinîatre

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