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Hygiène de vie et SIBO : les habitudes qui changent tout

Le terrain est tout

Vous pouvez suivre le meilleur protocole de traitement, prendre les compléments alimentaires les plus pointus… si votre hygiène de vie ne soutient pas votre démarche, les résultats seront souvent décevants et de courte durée. Pourquoi ? Parce que le SIBO n’est pas qu’un problème de bactéries ; c’est le symptôme d’un « terrain » (ou profil) à fois épuisé et enflammé. Or il existe un très grand nombre de causes de cette inflammation, ce que les scientifiques américains nomment “l’inflammation de bas grade”, finalement rès proche du “leaky gut syndrom” (hyperperméabilité ou “porosité” intestinale”. Au fur et à mesure que je recevais des personnes souffrant de ces troubles digestifs chroniques, j’ai finit par établir une liste de plus de 40 causes ; chaque personne ayant en moyenne 6 à 8 causes majeures.

Cette page ne vous donnera pas une liste de contraintes supplémentaires, mais une feuille de route pour reconstruire ce terrain. Ce sont ces habitudes, bien plus que n’importe quelle gélule, qui constituent le véritable fondement d’une guérison durable.

Pourquoi l’hygiène de vie est plus puissante que les gélules

Le SIBO donc, est une pathologie multifactorielle, au carrefour de causes environnementales, métaboliques et toxiques. Il est illusoire de penser qu’une solution unique pourra le résoudre. Le retour à la santé est le fruit d’un ensemble d’actions, d’un changement de paradigme.

Comme le disait le Dr Philippe Fievet, qui fut un grand passionné de la santé intestinale, les compléments sont là pour accélérer votre rétablissement. Mais le plus important est dans votre assiette et, j’ajoute, dans votre hygiène de vie. Il s’agit avant tout de se réconcilier avec son corps. Après l’avoir peut-être négligé pendant des années, il est temps de s’en occuper à nouveau, avec bienveillance et conscience. Je répète, avec conscience, c’est peut être le secret qui se cache au cœur de ces souffrances immunitaires ?

Les 4 piliers d’une hygiène de vie anti-SIBO

Pour vous guider dans cette démarche, j’ai regroupé les habitudes les plus efficaces en 4 piliers fondamentaux.

Pilier 1 : L’alimentation consciente (nourrir et apaiser)

Au-delà des listes d’aliments, ce sont les habitudes alimentaires qui transforment votre digestion.

  • Bien mâcher : grand challenge pour la plupart d’entre nous, c’est l’une des règles d’or, simple mais radicalement efficace. Bien mâchez chaque bouchée, sans forcément compter le nombre de fois pour que ça reste simple. La salive contient des enzymes qui pré-digèrent la nourriture et des facteurs de croissance qui aident à réparer la muqueuse. La vitesse à laquelle on mange pourrait en partie être corrélé à notre capacité à ralentir et ressentir de la sérénité, deux qualités intrinsèques du nerf vague (l’un des nerfs de la fonction digestive).  
  • Le petit-déjeuner protéiné : supprimez le sucre au petit-déjeuner. Privilégiez les protéines (œufs, etc.) et les bonnes graisses (beurre de baratte, huile de coco). Cela nourrit votre cerveau, stabilise votre énergie pour la journée et abaisse les envies de grignotage.
  • L’alimentation « ressourçante » : privilégiez systématiquement les aliments frais, bruts, non transformés et bio dans la mesure du possible. Ils sont plus riches en nutriments et en antioxydants, et nourrissent votre microbiote (terres maraichères riches en humus et micro-organismes.

Pilier 2 : Le rythme digestif (laisser le corps travailler)

Votre système digestif a besoin de pauses pour se nettoyer et se régénérer. Le respecter est non négociable.

  • Ne jamais grignoter : c’est la règle la plus importante pour permettre au « Complexe Moteur Migrant » (CMM) – la vague de nettoyage de l’intestin – de faire son travail. Laissez au minimum 4 heures entre chaque repas.
  • Dîner tôt et léger : terminez votre dîner au moins 3 heures avant de vous coucher pour garantir une digestion complète et offrir une longue pause nocturne réparatrice à votre système digestif.
  • Respecter sa chronobiologie : apprendre à connaître son horloge interne (votre « chronotype », une notion issue des travaux sur le cycle circadien du Dr Michael Breuss) et à l’honorer permet de réduire le stress physiologique sur l’ensemble de vos organes. Notion directement reliée à la recherche d’un sommeil réparateur.
  • Améliorer la qualité du sommeil : fonction extrêmement multifactorielle, le sommeil est pourtant l’une des clés de voûte des améliorations durables : pas de fonction digestive optimale sans un système nerveux ressourcé. C’est donc un sujet d’étude à part entière. Parallèlement aux nutriments et aux méthodes habituelles, j’ai fini par observer que nous avions parfois de bien mauvaises habitudes, entre autres vis-à-vis des écrans (smartphone), notamment en soirée. La lumière des écrans (même en l’absence de lumière bleue) et l’activité cérébrale qui découle du visionnage du smartphone empêchent la sécrétion optimale de mélatonine. Mais ça empêche surtout les nombreuses autres molécules de signalisation (véritable “orchestre neuro-hormonal”) reliées à un  sommeil réparateur, qu’il nous faut protéger et choyer. La sécurité affective en fait aussi partie. On voit clairement içi l’intérêt de l’approche globale.  

Pilier 3 : La gestion du stress (réguler le nerf vague et l’ensemble du système nerveux et émotionnel)

Le stress est l’ennemi N°1 de la digestion : il la paralyse littéralement en désactivant le nerf vague. Mais attention ce n’est pas le stress comme habituellement compris. Selon mon expérience c’est bien plus les informations enregistrées dans le système nerveux depuis notre conception, depuis la (longue) période que nous avons passée dans le ventre de notre mère. Notre système nerveux enregistre des quantités abyssales d’informations plus ou moins heureuses, apaisantes, positives, ou au contraire anxiogènes, de tensions, d’émotions que l’on va enfouir de manière réflexe et vont ensuite créer des tensions dans notre nerf vague. Notre nerf vague va repérer des anomalies et va ainsi considérer que nous ne sommes pas dans un environnement sécurisé. Il va créer un état d’alerte et de vigilance permanente, tout à fait antagoniste aux fonctions naturelles du nerf vague : ressourcer et reposer nos neurones, actionner nos organes digestifs, soutenir les fonctions immunitaires, participer aux battements du cœur, etc… Ce sont les fonctions autonomes même de notre corps qui peuvent être potentiellement atteintes. Donc en raison de nombreux paramètres, y compris un microbiote déséquilibré, des polluants présents dans notre corps, etc… Un dysfonctionnement du nerf vague favorise donc grandement au climat inflammatoire qui se développe chez un nombre important de nos concitoyens et les troubles digestifs ne sont qu’une composante. 

  • Bouger tous les jours : l’activité physique est l’un des plus puissants régulateurs du système nerveux. La marche quotidienne est un minimum indispensable. Le renforcement musculaire est souvent cité par les personnes qui ont réussi à améliorer durablement leurs symptômes, ainsi que le sport fractionné.
  • Respirer par le ventre (diaphragme) : selon mon expérience c’est LA pratique qui peut accélérer de manière étonnante  l’amélioration de vos symptômes. La respiration ventrale et la cohérence cardiaque stimulent directement le nerf vague, chef d’orchestre de la digestion et de la relaxation.
  • Pratiquer l’auto-massage : chaque soir, massez doucement votre ventre dans le sens des aiguilles d’une montre avec un peu d’huile végétale et quelques gouttes d’huiles essentielles relaxantes (lavande, basilic…).

Pilier 4 : L’environnement sain (réduire la charge toxique)

Votre corps est en interaction constante avec son environnement. Réduire sa charge toxique globale est une aide précieuse.

  • Transpirer : la transpiration est une voie d’élimination majeure des toxines. Pratiquer le sauna, le sport, ou prendre des bains chauds avec du sel d’Epsom (sulfate de magnésium) peut être indiqué.
  • Assouplir les muscles psoas : être capable de s’accroupir longtemps ou de pratiquer des assouplissements en position accroupie améliore l’état de plusieurs muscles (psoas, périnée), des muscles directement reliés aux organes digestifs et indirectement reliés au nerf vague. 
  • Le bain dérivatif : intéressante dans certains cas, cette méthode simple consiste à rafraîchir la zone du périnée avec une poche de gel. C’est une technique très efficace pour décongestionner la zone abdominale et baisser l’inflammation.
  • Se protéger des ondes : limitez votre exposition aux ondes électromagnétiques (Wi-Fi, téléphone portable…), dont l’impact pro-inflammatoire est de plus en plus documenté, notamment sur la qualité du sommeil.

Ces quatre piliers ne sont pas une liste de contraintes, mais des outils puissants pour reprendre le contrôle et devenir l’acteur principal de votre guérison. En vous réconciliant avec votre corps et en respectant ses besoins fondamentaux, vous créez le terrain sur lequel les traitements pourront enfin être pleinement efficaces.

Cette hygiène de vie est le socle d’un protocole de traitement complet et durable.

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