Depuis le succès de l’ouvrage de feu le professeur Seignalet L’alimentation ou la troisième médecine, on entend souvent parler des aliments crus. Et je suis persuadé que le succès des restaurants japonnais en France est en partie dû aux travaux de ce grand monsieur…
L’alimentation qui booste notre immunité, c’est effectivement primordial comme notion. Car on s’alimente tous les jours. Notre corps ne transforme rien d’autre que ce qu’on lui donne pour se fabriquer : « on est ce qu’on mange » dit-on parfois.
Je suis persuadé que le futur des « compléments alimentaires » en gélule, ce sont aliments eux-mêmes. On parle aujourd’hui d’immuno-nutrition c’est-à-dire une nutrition qui respecte le système immunitaire. Ce que les chercheurs ont mis en lumière c’est que les aliments crus optimisent le processus digestif, en apportant suffisamment de vitamines, minéraux, fibres et enzymes. On parle aussi de plus en plus de Superaliments (superfood) qui sont une des solutions que la nature nous offre pour répondre aux besoins accrus de nos organismes en antioxydants (dû aux pollutions et à notre mode de vie ultramoderne).
Que l’aliment soit ton remède disait Hyppocrates. Pour mettre en pratique cet adage de bon sens, apprenons à utiliser des aliments de qualité.
Qu’est ce qu’un SuperAliment ?
Un superaliment est une plante, un fruit ou une baie, une algue ou un légume issue la plupart du temps d’une tradition sacrée, qui a une valeur nutritive et/ou thérapeutique exceptionnelle. Ces aliments, qui sont très complets et antioxydants, servent souvent de réserve nutritive pour les périodes rudes de l’année. Ils sont utilisés comme aliment, remède, ou baume et entre dans la préparation de mets ou boissons au quotidien ou lors des cérémonies et rituels.
Les chercheurs en nutrition ont découvert l’intérêt de ces aliments, surtout depuis que l’on a compris qu’ils étaient un des secrets des peuples qui ne connaissent pas ou peu les maladies (le Dr Willem parle de « peuples sans cancer »).
Ainsi une nouvelle forme d’alimentation apparaît, que certains ont baptisé « alimentation vivante » : on utilise moins de cuisson (maximum 40 °) : dans la mesure du possible, ils sont utilisés crus. On évite ainsi les aliments transformés ou industriels.
Le « cru » a donc le vent en poupe? Les superaliments s’y intègrent avec bonheur, créativité et finesse : ils nous permettent en plus de sortir des sentiers battus, d’aborder de nouveaux plaisirs gustatifs, de surprendre nos amis.
L’alimentation vivante
C’est une notion qui a déjà ses spécialistes, on peut les découvrir dans la plaquette L’alimentation vivante de Daniel Kieffer (Ed. Jouvence) : les pionniers : prof. Bordeaux Szekely, Ann Wigmore, Norman Walker (qui soignait ses patients avec des jus de légumes), Rudolf Breuss ;
les contemporains : Brian Clement (directeur de l’institut Hyppocrates en Floride), Gabriel Cousens (spécialisé dans la guérison du diabète), Viktoras Kulvinskas, enfin David Wolfe, qui remplie des salles entières dans certains pays quand il se déplace.
A Paris, nous avons 1 personne particulièrement investie : Claudine Richard (http://naturopathie-alimentation-vivante.net/).
Un groupe existe sur Facebook : raw food Paris (groupe fermé).
Il y a de plus en plus de lieux sur Paris où on peut consommer des aliments crus. L’un deux est bien-sûr Voy alimento, au 23 rue des Vinaigriers, dont je distribue les produits. On peut y consommer une délicieuse assiette végétalienne préparée avec amour par Jean-François ou Joelma, y boire un jus santé ou encore s’approvisionner en superaliments avec Karim. Pendant que Charles et son équipe s’occupe à Montreuil du conditionnement des produits et du développement du concept (d’où par exemple la fusion récente avec Xantis).
Pour ceux qui souhaitent commander par internet, il existe la marque Sol Semilla.
Une notion incontournable : les enzymes
Pas de vie sans enzymes ! nous explique Daniel Kieffer. On dénombre quelques 50 000 enzymes… autrefois appelées ferments ? ces protéines catalytiques sont indispensables aux milliers de réactions biochimiques qui de déroulent chaque seconde dans nos cellules. Malheureusement les enzymes sont les premiers constituants des aliments à être détruits à la cuisson, en fait dès 40°C, bien avant les vitamines. Or, leur présence accélère et catalyse la digestion et l’assimilation de tous les aliments : par exemple, le malt d’orge et les céréales germées sont très riches en amylases, de même que les amandes (sous forme d’émulsine, une molécule proche de la ptyaline salivaire) ; les papayes et l’ananas regorgent de protéases (papaïne et bromélaïne capables de digérer les protéines) ; tous les légumes verts, les graines germées et leur jus (jus de pousse d’orge, de blé, de luzerne?) apportent la quasi-totalité des enzymes indispensables au plan digestif et métabolique humain.
Des interrelations bénéfiques s’installent rapidement à 3 niveaux :
Entre enzymes des aliments vivants qui en accélèrent la digestion (autolyse spontanée)
Entre les enzymes des aliments vivants qui soutiennent le capital des enzymes digestives, au potentiel souvent épuisé et gaspillé ;
Entre les enzymes des aliments vivants et la biosynthèse ou l’entretien des enzymes métaboliques au plan cellulaire (enzymes anti oxydantes telles que super-oxy-dismutase, catalases, glutathion peroxydase, transférases, déshydrogénases, etc.)
Les phytohormones et les facteurs de croissance (auxine, gibbérelline, cytokinine, acide abcissique, phyto-éthylène?) ne se trouvent, eux aussi, que dans les végétaux crus et frais. Ces principes semblent souvent être des cofacteurs des enzymes, aux côtés d’oligo-éléments, de certaines vitamines ou d’huile essentielles, utiles à la plante comme à l’homme ? au plan biochimique, c’est donc probablement en continuant à étudier les multiples bienfaits des colloïdes, des enzymes et autres catalyseurs végétaux que l’on pourra le mieux justifier l’alimentation vivante.
Souvenons-nous, aussi, du docteur Koutchakov, qui s’était illustré par ses travaux sur l’hyperleucocytose digestive, une réaction immunitaire comparable à une lutte anti-infectieuse aiguë, envahissant la circulation sanguine intestinale, surtout après le repas cuits. Il concluait que si l’organisme mobilise des défenses 3 fois par jour pour répondre à de simples aliments cuits, il ne pleut réagir correctement en cas d’infection microbienne grave. Or, il n’observait pas ce phénomène après des repas largement crus.
Vous l’avez remarqué, en chimie, une enzyme, ça finit toujours par « ase ».