On ne cesse de parler de la nécessité de protéger nos organes, nos fonctions physiologiques, nos cellules. Les protéger, finalement, des conséquences d’un style de vie qui s’est trop éloigné de la nature : pollutions, stress, habitudes destructrices.
On en arrive finalement au cœur de la cellule. Protéger la cellule, c’est protéger la vie. Au cœur du fonctionnement cellulaire, la mitochondrie. Organite de la taille d’un micromètre, son rôle est primordial puisque c’est dans les mitochondries que l’énergie fournie par les molécules organiques est récupérée (processus d’oxydation phosphorylante).
Je vous propose ici un résumé libre de l’interview de Bruno Lacroix (très bon formateur en médecine intégrative) par Nutranews (http://www.nutranews.org/sujet.pl?id=926)
Ce sont nos cellules, donc, qui subissent les conséquences de notre mode de vie moderne, tout particulièrement les mitochondries, véritables chaudières productrices d’énergie, qui finissent par flancher, par s’oxyder.
Pour l’homme moderne, manger comme les centenaires d’Okinawa ne suffit pas : c’est avant tout son style de vie qu’il doit changer. Pas facile pour la majorité d’entre nous. Il existe d’autres alternatives, comme celle de prendre soin de ses mitochondries.
Les mitochondries font battre le cœur de chacune de nos cellules, qui accomplissent leurs tâches bien spécifiques en fonction de leur rôle (voir en annexe « le cycle de Krebs »).
Pour cela, elles ont besoin d’énergie. Lorsque l’on est fatigué, surmené ou au bout du rouleau, c’est tout d’abord une perte d’énergie cellulaire.
Pour ralentir le processus du vieillissement et d’avoir du « punch », la première des choses est d’adopter une stratégie d’amélioration mitochondriale.
Nos mitochondries, de véritables chaudières énergétiques. Notre organisme compte dix mille milliards de mitochondries : chaque jour, elles produisent jusqu’à 40 kg d’ATP (acide adénosine triphosphorique), la monnaie énergétique universelle qu’utilise la cellule pour effectuer les travaux nécessaires à son maintien en vie mais aussi à notre énergie. Cela représente 90 % de l’énergie qui nous est nécessaire pour vivre.
Malheureusement cette production d’ATP diminue parallèlement à l’augmentation des radicaux libres. Le professeur Bruce Ames, chercheur à l’université de Californie à Berkeley, spécialiste du stress oxydatif et des mitochondries, a amassé un nombre d’études convaincantes prouvant le lien entre l’oxydation des mitochondries et le processus du vieillissement.
Avec l’âge, l’accumulation des dommages oxydatifs sur les enzymes humaines sont responsable d’une diminution de leur efficacité. Or ce sont les enzymes, à l’intérieur de nos cellules, qui réparent les multiples dégradations causées par les radicaux libres, et constituent le système de réparation de l’ADN.
Ces radicaux finissent par endommager durablement les mitochondries elles-mêmes en altérant leur code génétique. Ainsi, au fil des années, les mitochondries produisent de moins en moins d’énergie et de plus en plus de radicaux qui vont percuter tous les composants de la cellule : c’est le fameux « stress oxydatif ». C’est la raison principale pour laquelle à 80 ans on se sent plus fatigué et plus essoufflé qu’à 20 ans, et qu’on est aussi moins musclé et moins alerte intellectuellement.
Diminution de la production de l’ATP. Les principales causes de cette diminution sont : hypoxie, ischémie (diminution de l’apport sanguin), diminution du métabolisme des graisses, hypothyroïdie, anomalies du fonctionnement des UCP, déficience en cortisol, méthylation diminuée, excès d’insuline, etc.
L’environnement a un impact majeur sur nos mitochondries : l’air, la pollution (plomb, mercure, aluminium, produits organochlorés), les eaux traitées (dénaturées par le chlore et le fluor), la nourriture industrielle (pesticides, herbicides, antibiotiques, hormone de croissance, OGM, radiation au cobalt 60, additifs), la pollution électromagnétique (ondes, champs électromagnétiques bas, radiations diverses), le stress (vulnérabilité aux virus, bactéries, toxines) – la liste n’est pas exhaustive – sont tous destructeurs des mitochondries.
En termes techniques, la production d’ATP par la phosphorylation oxydative de la mitochondrie génère naturellement des radicaux libres, mais lorsque l’environnement s’y ajoute, la balance se déséquilibre, la surproduction des radicaux libres est encore plus agressive sur nos mitochondries et fait diminuer notre espérance de vie.
Les radicaux libres oxygénés ont des effets dévastateurs sur nos mitochondries. L’une des théories expliquant le syndrome de fatigue chronique si répandu aujourd’hui est que l’augmentation de l’ion peroxynitrite, métabolite du NO, dans le cerveau, est néfaste pour les mitochondries.
Le peroxynitrite inactive plusieurs enzymes mitochondriales importantes. Le docteur Bruce Ames précise que l’oxydation peut être compensée partiellement par une supplémentation apportant des taux plus élevés de micronutriments régénérateurs des mitochondries.
On sait aujourd’hui que ce qui est au cœur de toute maladie (et du vieillissement) est :
– l’inflammation, aigue ou systémique (de bas grade)
– la diminution de la production d’ATP mitochondrial
La diminution de la production d’ATP dans les mitochondries précède toute pathologie dégénérative et le vieillissement prématuré. Elle réduit également le métabolisme des acides gras (membranes cellulaires) qui conduit à l’affaiblissement de l’efficacité des mitochondries.
Stratégie d’augmentation de la production de l’ATP mitochondrial
Il est important d’adopter une stratégie globale afin de se donner toutes les chances de retrouver plus d’énergie
1. S’assurer que nos mitochondries sont bien nourries afin d’éviter de sur-utiliser leur énergie.
2. Apporter si nécessaire des matières premières assurant un rendement plus efficace : D-ribose, coenzyme Q10, acétyl-L-carnitine, magnésium, vitamines B1, B2.
3. Procéder par ordre d’importance :
– la « malbouffe », le sucre et les calories vides ; donc manger moins et mieux
– améliorer le statut antioxydant
– bien dormir
– identifier et élimination des substances qui inhibent la fonction mitochondriale : métaux lourds, pesticides, médicaments, tabac et alcool excessif, alimentation trop riche en hydrates de carbone, allergies alimentaires, produits chimiques, cosmétiques, micro-organismes.
4. S’attaquer aux dommages secondaires causés par l’épuisement mitochondrial, comme l’immunosuppression résultant des allergies, une mauvaise fonction digestive, une déficience hormonale, une détoxication du foie trop lente et l’hyperventilation :
– il existe 5 ensembles de protéines et de coenzymes impliqués dans les oxydations phosphorylantes de la chaîne respiratoire
– les 4 premiers complexes (I, II, III et IV) interviennent dans le transport des électrons et le cinquième (V) intervient dans la synthèse d’ATP
– ces complexes diffusent de façon indépendante au sein de la membrane interne et connectés par un transporteur liposoluble mobile, le coenzyme Q, (CoQ) et le cytochrome C fixé à la membrane
Complexe I : NADH-ubiquinone réductase ;
Complexe II : succinate-ubiquinone réductase ;
Complexe III : ubiquinone-cytochrome C réductase ;
Complexe IV : cytochrome oxydase ;
Complexe V : ATP synthétase.
Nutriments
La coenzyme Q10 et sa nouvelle forme l’ubiquinol : cofacteur mitochondrial majeur, la Q10 transporte les électrons provenant des complexes I, II et III dans la membrane interne des mitochondries. Augmenter la biosynthèse de l’ATP, agit comme un puissant antiradicalaire, réduit le niveau d’acide lactique, augmente la force musculaire tout en diminuant la fatigabilité musculaire.
L’acétyl-L-carnitine (ALC) : avec l’âge, la membrane mitochondriale s’altère, avec une réduction des niveaux de cardiolipine (un phospholipide qui sert de cofacteur de transport des protéines mitochondriales), de Q10 et de carnitine (un facteur important dans la bêta-oxydation des acides gras). L’ALC pourrait contribuer à restaurer le potentiel des membranes.
N-acétyle-cystéine (NAC) : agit sur les principaux éléments de la chaîne respiratoire, dans la phosphorylation oxydative exactement (ainsi que sur le maintien du glutathion des mitochondries).
Acide alpha-lipoïque : aide à restaurer la consommation d’oxygène des mitochondries, augmente l’activité des enzymes antioxydantes (SOD, catalase, glutathion peroxydase)
Omega 3 : les acides gras poly-insaturés de la famille des oméga-3 sont cardio-protecteurs (minimisent l’augmentation de la teneur en calcium mitochondrial, évite la diminution de la cardiolipine et de la phosphatidylcholine).
Vitamine B3 (niacine et niacinamide) : via les 2 coenzymes NAD (nicotinamide adénine dinucléotide) et NADP (nicotinamide adénine dinucléotide phosphate), la niacine est impliquée dans un grand nombre d’échanges biochimiques aboutissant à la synthèse d’énergie ; intervient dans le mécanisme de réparation de l’ADN (endommagé par exemple par les polluants).
Sans NAD pas de vie possible ! (http://www.societechimiquedefrance.fr/produit-du-jour/nicotinamide-cie.html)
Pour aller plus loin sur la NAD (anglophones) : http://wiki.answers.com/Q/What_is_the_purpose_of_NAD_and_ATP_in_the_cell
Vitamine B1 (thiamine) : utilisée pour stimuler le NADH, qui augmente la phosphorylation oxydative du complexe I.
Vitamine B2 (riboflavine) : fonctionne comme un cofacteur des complexes I et II.
Exercice physique : exercice en endurance augmente la capacité respiratoire, diminue la production de glucose et augmente l’oxydation des graisses, ce qui donne une augmentation générale de l’activité antioxydante et une diminution de la peroxydation des lipides.
Polyphénols : permettent de protéger l’ADN mitochondrial (MtDNA) contre les dommages oxydatifs. D’autre part certains antioxydants sont en mesure de prévenir l’altération des performances physiologiques, en particulier de la coordination motrice, qui survient avec le vieillissement.
PQQ : perle des nutriment anti-âge, la pyrroloquinoline quinone est issue des toutes dernières recherches, et elle représente une avancée exceptionnelle (magazine oct 2012). En effet, il a été montré qu’elle permet d’accroître le nombre de mitochondries dans la cellule sénescente. Le résultat est de faciliter la biogénèse en activant les gènes qui en gouvernent la reproduction, la protection et la réparation ! De par sa très haute stabilité, la PQQ possède une puissante action antioxydante : en étant capable de céder une très grande quantité d’électrons (potentiel d’oxydoréduction)*, elle neutralise les principaux radicaux libres qui entravent le bon fonctionnement des mitochondries. La PQQ aurait ainsi une efficacité optimale dans la lutte contre les maladies dégénératives liées à l’âge et les baisses d’énergie des deux organes les plus importants du corps : le cerveau et le cœur.
* note du blogueur : voir à ce sujet l’action de l’eau kaqun telle que présentée par le Dr Robert Lyons : eau-kaqun-oxygener-l-organisme
Annexe : Le cycle de Krebs
Le cycle de Krebs est une série de réactions biochimiques dont la finalité est de produire des intermédiaires énergétiques qui serviront à la production d’ATP (« l’énergie » cellulaire) dans la chaîne respiratoire de la mitochondrie. Il s’agit d’un cycle car le dernier métabolite (l’oxaloacétate) est aussi impliqué dans la première réaction.
Le cycle peut se résumer par l’oxydation de deux atomes de carbone en CO2 ; l’énergie dégagée par ces réactions génère du GTP(équivalent à l’ATP en termes d’énergie), des électrons, du NADH+H+ et un équivalent de la coenzyme Q10 (l’ubiquinol) qui pourront être métabolisés par la chaine respiratoire pour former de l’ATP.