Je m’intéresse actuellement aux capacités de notre cerveaux à se régénérer, se rééduquer ou encore à se « reprogrammer ». Il ne s’agit plus du tout de science fiction et cela fait plusieurs années que des psychiatres et neurologues ont annoncé ce revirement dans notre compréhension du fonctionnement du cerveau humain. D’ailleurs nos contemporain ne s’y trompent pas et s’intéressent de plus en plus au cerveau et aux neurosciences, avec un nombre croissant de revues et de livres sur le sujet.
Et l’un des sujets qui intrigue le plus est probablement la neuroplasticité, c’est à dire la capacité de notre cerveau à se rééduquer et également à se régénérer tout le long de la vie, y compris à un âge avancé. Et les conséquences sont loin d’être anodines puisqu’il existe actuellement des méthodes, basées notamment sur les travaux du Dr Norman Doidge, psychiatre et psychanaliste, qui sont plébiscitées par des patients atteints de pathologies chroniques. Le Dr Doidge est entre autres l’auteur de livres fondateurs : Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau (2010), et plus récemment (2016) : Guérir par la neuroplasticité.
Le système limbique du cerveau serait capable de développer dans certains cas un stress permanent, en « mode de survie » en quelque sorte, dont les conséquences seraient désastreuses puisqu’au lieu d’émettre des stimuli et informations antiinflammatoires, ses cellules enverraient au contraire des informations pro-inflammatoires et « pro-algiques ». Des circuits neuronaux « toxiques » se mettraient donc en place, en fait une sorte « d’alerte rouge » demandant à l’organisme entier de se focaliser sur la dysfonction ou le trauma repéré, et ne pourrait s’éteindre qu’avec sa résolution. Cette situation se rencontrerait dans plusieurs cas de figure mais notamment en cas d’intoxication chimique ou de dégradation du système hormonal (hypophyse, hypothalamus, pinéale). Le souci est que parfois ces circuits neuronaux restent en mode « alerte rouge » de manière permanente. Un tel mécanisme serait à l’origine de l’immense difficulté pour certaines personnes à observer des améliorations de leurs symptômes et douleurs même sous morphine, même en suivant des thérapeutiques diverses et variées, même en s’ouvrant à des approches innovantes ou alternatives.
Agir sur ces circuits neuronaux « toxiques » serait donc une mini révolution dans la compréhension de la chronicité de certains symptômes et douleurs. Précisons que le système limbique est directement relié au nerf vague dont on parle également de plus en plus dans les troubles chroniques de santé, notamment digestifs.
Je m’intéresse ainsi actuellement à l’une de ces méthodes : celle mise au point par Annie Hopper, une ancienne patiente atteinte de nombreux symptômes chroniques durant plusieurs années. Cette méthode s’appelle DNRS : Dynamic Neural Retraining System : https://retrainingthebrain.com/ que l’on pourrait traduire par « Système dynamique de rééducation neuronale ».
Pour les anglophones une conférence a été donné en Finlande en 2018 :
La méthode étant semble-t-il particulièrement efficace, elle est aujourd’hui recommandée outre-atlantique par un nombre croissant de médecins et praticiens (leurs recommandations se trouvent sur la page d’accueil du site internet), y compris par des médecins ayant une notoriété internationale comme Joseph Mercola ou Kriss Kresser.
Elle a déjà été expérimentée par des personnes souffrant aussi bien de fibromyalgie que d’hypersensibilité chimique multiple, et autres pathologies chroniques ou auto-immunes : syndrome de fatigue, maladie de Lyme, infections fongiques, EHS (électrohypersensibilité), rectocolites, etc…
Le fait est que les résultats sont là : plusieurs dizaines de témoignages peuvent être visionnés sur la chaine youtube de la méthode : https://www.youtube.com/c/Dnrsystem/videos. Ces personnes expliquent généralement qu’elles ont observé des améliorations graduelles, au fur et à mesure qu’elles pratiquaient les exercices quotidiens (et même dans les cas où elles étaient sceptique au départ). C’est dans ce sens que la méthode pourrait être considérée comme « médicale » et non en lien avec un travail sur le plan émotionnel ou énergétique, ou autre approche de recherche de la « causalité » comme on le rencontre parfois dans des approches alternatives.
A mon sens cette méthode est particulièrement complémentaire des nombreuses approches alternatives auxquelles je me suis intéressé jusqu’à présent.
Pour pratiquer il faudra acquérir le DVD ou souscrire à des cours en ligne : https://retrainingthebrain.com/dnrs-instructional-video/. Le prix est abordable je trouve pour une méthode aussi prometteuse. Une communauté réunit via un forum est là pour vous épauler et vous soutenir.
Le DVD a été traduit en plusieurs langues dont le français : https://retrainingthebrain.com/instructional-dvd-series/
Un livre a été écrit par Annie Hopper : Wired for healing (« Cablé pour guérir »), pas encore traduit à l’heure actuelle (février 2021).
Prendre Rendez-vous avec Christophe ETIENNE (naturopathe spécialisé en santé digestive et immunitaire) :
Merci Christophe de cette information.
Comme indiqué dans le texte « au fur et à mesure qu’elles pratiquaient les exercices quotidiens (et même dans les cas où elles étaient sceptique au départ). la pratique régulière et journalière est donc une clef de la réussite ;o)
Bonjour,
toujours aussi passionnant vos articles!
Est-ce que vous avez du recul sur la pratique du DNRS avec les MICI? Cela semble un engagement conséquent, est-ce que ça vaut vraiment le coup? Annie Hopper parle de 6 mois quotidien mais est-ce qu’il faut continuer par la suite ou cela suffit?
Existe-il d’autres moyens efficaces pour « muscler » sa capacité d’adaptation dans le sens « adaptogène », c’est-à-dire, être capable de revenir en mode parasympathique rapidement et durablement?
Merci d’avance,
Nicolas
Bonjour
Oui en effet il faut en moyenne 6 mois de pratique quotidienne : ça vaut visiblement vraiment le coup puisque les personnes qui témoignent précisent toutes que les améliorations sont durables ou définitives. Il y a quelques témoignages concernant des maladies intestinales inflammatoires (MICI) donc ça rentre bien dans le champs d’action de la méthode. Annie Hopper ayant souffert auparavant plutôt de troubles cognitifs et de douleurs chroniques (fibromyalgie) il n’est pas étonnant que la majorité des personnes ayant essayé la méthode souffrent plutôt de ces troubles là.
Pour moi tout type d’inflammation est susceptible d’être amélioré par le DNRS
Merci de votre réponse. Maintenant, je me demandais, comment fait-on pour stimuler sa capacité (nerveuse) d’adaptation?
Je m’explique: j’ai une digestion qui ai très fragile, j’ai du mal à récupérer après une nuit légèrement plus courte, du mal à récupérer après un épisode de stress ou une séance de sport.
Vous connaissez les principes de l’hormèse, et je me suis dit que ça serait bien d’essayer l’hydrothérapie donc j’ai progressivement fait des mini (20sec) douches froide pour commencer. Mais cela fatigue encore plus mon corps (cela stop la digestion, me donne des chutes de tension,…)
Ma question = comment faire pour renforcer progressivement sa capacité d’adaptation?
Merci!
Bonjout
je tiens à vous remercier pour la qualité et la non « mercantilité » de votre site sur lequel je n’ai pas l’impression d’être un pigeon du fameux Knock.
Le syndrome dépressif pour lequel je suis suivie (thérapeute et anti-dépresseur) a été diagnostiqué en 1999 et j’ai subi de nombreuses rechutes (2005, 2007, 2015, 2018, 2021, 2022) sans possibilité, malgré ma volonté, d’arrêter l’antidépresseur puisqu’à chaque tentative de sevrage même bien accompagnée, la rechute ne tardait pas et toujours bien « profonde ». Mon cerveau appelle-t-il le médicament lors des sevrages comme pour une addiction ??? Suis je atteinte de dépression chronique et dans ce cas, la méthode Hooper et le DVD pourraient ils m’être utile ?
Cordiales salutations
bonjour
merci pour votre question !
La méthode DNRS est à mon sens avant tout destiné aux personnes ayant des hypersensibilités et allergies chroniques, ainsi que des syndrome d’histaminose / mastocytaires. Il faut savoir que des surplus d’histamine peuvent en effet atteindre le fonctionnement cérébral ou l’humeur, donc votre question est pertinente. Surtout si vous avez le sentiment d’avoir également des hypersensibiltés (alimentaires par exemple) ou des migraines. La méthode est en partie basée sur l’observation fine de nos symptômes et comment changer certaines de nos habitudes. Afin de stimuler la neuroplasticité.
Si vous sentez au contraire qu’il y aurait plutot un lien avec des aspects émotionnels et de climats d’insécurités vécues durant la petite enfance, où après avoir vécu un ou des épisodes traumatiques, il serait alors plutôt recommandé de faire un travail émotionnel, avec un suivi.
Donc ce serait dans ce cas là plutot une psychothérapie émotionnelle telle que l’analyse psycho-organique que je vous conseillerais, ou bien des approches basées sur la stimulation du nerf vague comme celle proposée par Ludovic Leroux ou encore des méthodes de respirations ventrale accélérées qui permettent d’expérimenter concrètement un très profond lâcher prise, en toute sécurité : la Respiration Transformatrice.
Il existe en fait une infinité d’approches pouvant être envisagées, et je tiens à citer l’éthiomédecine, et l’olfactothérapie qui propose l’utilisation de fragrances agissant sur des parties enfouies de notre âme.
Etre soutenu pour laisser émerger graduellement la part de nous que nous ne nous sommes pas encore autorisé à faire émerger. Les cercles de paroles par exemple émergent un peu partout car on se rend compte qu’on a avant besoin de partager et de retrouver un sentiment et un état de sécurité en nous. Natasha Calestrémé explique bien combien nous avons besoin de renaître à nous même et elle a découvert qu’il existe avant tout 22 processus d’accouchement à soi. A noter d’ailleurs que dans la méthode Analyse psycho-organique, il y a la possibilité de s’inscrire à un week end qui permet de revivre sa naissance. Et c’est extrêmement transformateur ! Il est existe la même chose en respiration transformatrice mais c’est toutefois moins élaboré.